Le rastafarisme n’est pas qu’un simple courant religieux qui trouve ses origines en Jamaïque. Ce mouvement est né sur cette île des Caraïbes pour faire face aux problèmes sociaux, culturels mais aussi pour réaliser un retour aux sources et aider les nombreux descendants d’esclaves à trouver un sens à leur vie. Savais-tu qu’au départ seuls quelques membres d’une communauté isolée suivaient ces préceptes ? Et que le fondateur de celle-ci a été à de nombreuses reprises emprisonné ? Sais-tu d’où est né le rastafarisme ?
Impossible de s’intéresser au rastafarisme sans vouloir en apprendre plus sur les origines du mouvement et son lieu de naissance. Toi aussi sans aucun doute, tu veux en savoir plus. En tant que passionné, j’ai donc fait des recherches pour te permettre de tout savoir sur le lieu de naissance du rastafarisme.
Le rastafarisme est né en Jamaïque. C’est au cœur des montagnes de St-Andrews, au Sud-est de l’île que les préceptes rastas ont été mis en pratique pour la première fois dans la communauté du Pinnacle, sous la direction de L.P. Howell. D’ici, le mouvement s’est développé à travers l’île puis le monde.
Suis-moi et visitons le Pinnacle pour en apprendre plus sur les origines. Tu pourras ainsi découvrir :
- La Jamaïque, le berceau du mouvement ;
- Les deux hommes à l’origine du mouvement rasta ;
- Une communauté libre.
Tu es prêt à voyager dans le temps ? Viens et découvre d’où vient le rastafarisme.
1- LA JAMAÏQUE, UN TERRAIN PROPICE
Sans revenir en détail sur la Jamaïque à la fin du XIXème siècle, il est néanmoins nécessaire d’en apprendre un peu plus sur le contexte qui a mené à la création du mouvement rasta pour mieux comprendre pourquoi deux hommes ont désiré changer les choses. Si tu es curieux et veux en savoir plus, tu peux consulter cet article sur l’histoire du pays.
a) Une colonie britannique difficile
Si au début des années 1930, la Jamaïque a vu apparaitre un mouvement spirituel et social nouveau, c’est parce que la vie est dure pour les descendants d’esclaves. Même si cette pratique a été abolie en 1833, les Noirs restent considérés comme une population inférieure. Ils sont encore utilisés comme une main-d’œuvre facile, très mal payée et ne pouvant pas vraiment accéder à des postes importants.
Pourtant, l’émancipation a donné de l’espoir aux Noirs jamaïcains. Ils veulent les mêmes droits et les mêmes possibilités que les Blancs sans avoir pour autant à oublier leurs origines. De nombreuses révoltes ont lieu parmi les travailleurs des docks et des plantations de canne à sucre. Le territoire est déclaré Colonie de la Couronne ce qui permet une certaine évolution de la société. De nombreux postes sont ainsi ouverts aux classes qui jusqu’alors ne pouvaient pas y accéder. On voit ainsi apparaitre des policiers noirs. Mais cela n’est pas suffisant car les postes importants restent aux mains des Blancs. À cela s’ajoute la Grande Dépression qui va encore avoir un impact négatif sur les classes les moins aisées.
C’est dans ce contexte que se développe des groupes syndicalistes et politiques mais aussi une nouvelle façon de penser et de croire sous l’influence de deux hommes, principalement.
b) Une naissance sous influences
L’abolition de l’esclavage a permis aux mentalités d’évoluer naturellement, mais à un rythme trop lent pour de nombreux Jamaïcains. Ces inégalités quotidiennes ont favorisé le développement de nombreux courants religieux. Parmi les plus importants qui ont eu une influence majeure sur la naissance du rastafarisme : l’Éthiopianisme. Ce courant revisite les écritures saintes dans une perspective plus africaine.
Né dans les années 1880, ce mouvement connaît un fort impact auprès des Jamaïcains. Les textes bibliques sont alors réinterprétés avec une vision plus africaine. Les Éthiopianistes démontrent que plusieurs épisodes importants ont été transformés par les Blancs pour faire disparaître les Noirs. Les « Ethiopiens » (autre nom des Africains) revendiquent leurs origines salomonides. Ils veulent mettre en avant les liens avec Salomon et la reine de Saba et ainsi le Judaïsme.
Ces relations trouvent un écho important auprès de deux hommes : Marcus Garvey et L.P. Howell. Ces noms te disent quelque chose ? Bien sûr, si tu t’es déjà un peu intéressé au rastafarisme, tu ne peux les ignorer !
2- LES ORIGINES DU RASTAFARISME EN JAMAÏQUE : DEUX HOMMES IMPORTANTS
Tu t’en doutes, on ne peut pas parler des origines du mouvement sans revenir quelques instants sur deux hommes. Commençons avec Marcus Garvey, un Jamaïcain qui a fortement influencé le rastafarisme comme tu le sais déjà si tu as lu notre article sur l’histoire du mouvement.
a) M. Garvey et l’idéologie du Panafricanisme
L’homme est né en Jamaïque en 1887 et a rapidement émigré aux États-Unis. Il y devient un meneur majeur des Noirs. Il veut que « son peuple » se libère du joug blanc et va pour cela mettre en avant les origines des anciens esclaves et leurs descendants à travers l’Éthiopianisme.
Il valorise la fin des souffrances du peuple africain et prône le retour en Afrique, considéré alors comme la Terre Promise. Tout comme le révérend James Morris Webb, il va rechercher l’amélioration de la vie des Noirs et rapproche ceux-ci du Dieu des Israéliens : Yahvé qui devient pour ses partisans Jah.
Il crée l’association United Negro Improvement Association qui travaille à l’amélioration de la condition noire.
L’homme n’est pas le seul à prôner ces relations avec l’histoire et la Bible. C’est au cours des années 1920 qu’il rencontre L.P. Howell lors de rassemblements de l’UNIA.
b) L.P. Howell, le véritable fondateur du rastafarisme
Howell est un Jamaïcain, né en 1898, qui parcourt le monde en tant que marin. Il y découvre de nombreuses idéologies et va lui aussi vouloir aider les Noirs à être mieux.
Les deux hommes considèrent l’accession au trône de l’empereur éthiopien Hailé Sélassié comme un événement majeur. Sélassié devient le nouveau Messie du peuple Noir.
Même si leurs idées sont très proches, les deux hommes finissent par s’éloigner, Garvey étant plus syndicaliste que Howell.
C’est alors que ce dernier retourne sur son île natale et va fonder en 1940, une communauté que l’on considère comme le lieu d’origine du rastafarisme.
3- UN MOUVEMENT PORTÉ AU « PINNACLE »
Lors du couronnement du Négus, une petite communauté jamaïcaine, installée à Sligoville est particulièrement intéressée. Il s’agit du Pinnacle, un lieu totalement à part.
a) Un petit paradis au cœur de la Jamaïque
Cet « état dans l’état » a été fondé par Howell. Les premiers occupants suivent les préceptes éthiopianismes. Sous l’influence d’Howell, le lieu accueille de plus en plus de personnes. Celles-ci cherchent à sortir de leurs conditions de vie difficiles en vivant dans le respect des autres et de Dieu.
Le Pinnacle grandit sur ces racines éthiopianistes et, avec Howell, forge une philosophie qui devient le rastafarisme.
Les habitants cultivent leurs propres légumes et fruits. Ils se veulent totalement indépendants. La communauté ne veut plus avoir affaire avec la société mercantile, gouvernée par l’argent.
Le Pinnacle est un monde sans argent, sans armée, sans loi punitive. On y met en avant le travail de la terre et la prière. On fabrique ce que l’on utilise au quotidien. On ne consomme plus de viande et on met au premier plan l’entraide.
b) Une communauté rasta, tout simplement
La communauté devient un monde de libres-penseurs. La culture du cannabis est pratiquée sans interdiction. On fume non pas pour planer mais pour entrer en contact avec la nature et Dieu. C’est un sacrement.
Sur place, on est tout simplement libre. Il n’y a pas de chef, ni d’employé. Tout le monde est au même niveau, homme et femme. Certains sont des artisans, d’autres des musiciens. La communauté se gouverne seule et cela fonctionne très bien.
Tu as pu le deviner, tous les préceptes du rastafarisme sont de mise ici : régime Ital, respect des autres et de Dieu, volonté de retourner en Afrique, consommation du cannabis…
Cette société connaît de plus en plus de succès et fait peur aux autorités. Elles emprisonnent Howell mais cela ne suffit pas à arrêter le mouvement en marche. En 1958, le village a été incendié par les représentants du gouvernement sur place, obligeant les membres à se répartir sur le territoire jamaïcain. Beaucoup vont s’installer dans les ghettos de la capitale, comme Trenchtown. Et là encore, sans doute le nom ne t’est pas inconnu ? En effet, c’est un haut lieu du reggae !
Le mouvement rasta poursuit son évolution, même si la communauté a disparu et si le gouvernement jamaïcain fait tout pour le réduire au silence. Mais l’espoir était né.
4- ÊTRE RASTA ET ÊTRE FIER
Si la Jamaïque est le lieu symbolique du mouvement rasta, ce n’est pas un hasard. C’est en effet sur ces terres que sont nés les deux hommes à l’origine du mouvement. C’est aussi ici que la première communauté rasta a vu le jour. Le Pinnacle, même si le lieu a été détruit, reste pour tous le berceau du rastafarisme.
À présent, tu sais tout ce qu’il faut savoir sur le lieu qui a vu naitre le rastafarisme. Tu pourras parler du Pinnacle et des débuts du mouvement et répondre à tous ceux qui souhaitent en savoir plus.
Sois fier d’afficher la Jamaïque, terre natale de ton mouvement de cœur sur ton t-shirt, ton sac ou ta housse de PC. Et si on te demande pourquoi tu mets en lumière cette île, tu sauras quoi répondre !
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