Tu te sens concerné par la culture rasta et t’aimerais savoir si tout le monde peut l’être ? Tu as entendu parler de discrimination envers les rastaman qui ne sont pas noirs de peau ? Tu voudrais savoir s’il est possible d’être un rasta blanc ?
Tu es parfaitement en ton droit, il n’y a pas de question bête. Tu n’es pas le seul à avoir ces interrogations. Je suis Dembe, rédacteur chez Rasta Colibri depuis les débuts et passionné par la culture rastafari. Au cours de mes nombreux voyages et rencontres avec de réels pratiquants de la croyance rasta, j’ai eu l’occasion à mainte reprise de me poser ces mêmes questions. C’est donc en essayant d’être le plus objectif possible que j’ai rédigé cet article afin de t’apporter des réponses.
Pour certains illégitime et ridicule, pour d’autres absolument normal et accepté, le rastaman blanc ne fait pas l’unanimité. Bien qu’initialement fondé pour répondre à un mal-être du peuple noir, le rastafarisme a évolué et atteint le monde grâce aux artistes reggae tel que Bob Marley. Suivant les concepts rastafari, il est tout à fait possible d’être un Rasta Blanc.
Tout au long de cet article, tu découvriras :
- Les bases du rastafarisme
- D’où viennent et depuis quand, les premiers rastas blancs
- Les épreuves qu’ils affrontent
- Qu’en disent les principes rastafari
Prêt à te lancer dans ce sujet qui fait tant débat ? C’est parti !
1- Les rastas et leur croyance
Une partie des rastas croit en Jah, soit le Dieu des rastafaris. Ces fidèles pensent qu’Hailé Sélassié 1er est une incarnation divine. Son rôle dans la résistance contre l’occupation italienne d’Éthiopie lui a conféré un pouvoir spirituel sans équivalence. D’ailleurs, les rastafaris considèrent le continent africain comme leur Sion, soit la terre promise qui symbolise l’harmonie, la liberté, l’unicité et les valeurs nobles. Par opposition à Babylone qui reflète l’Occident cupide, avide et pervers.
Pour les croyants de ce mouvement, l’Afrique représente leurs roots et ils doivent y retourner. D’ailleurs des groupes de rastaman se sont installés dans la ville éthiopienne de Shashemene. Cette commune est un don du roi éthiopien d’Hailé Sélassié 1er aux rastas, qui ont assisté à son couronnement en 1930. Cet évènement s’est déroulé dans la cathédrale Saint-Georges d’Addis-Abeba. Depuis lors, ils ont un attachement particulier pour cette terre.
2- Un rasta blanc est-ce que ça existe ?
Au regard des origines du rastafarisme, de leur croyance et leur philosophie, il est évident de croire que ce mouvement est réservé aux noirs qu’ils soient Américains, Caribéens ou Africains. Mais au fil des années les mentalités ont bien évoluées, notamment avec la propagation à l’international du message rasta, grâce entre autre à des artistes comme Bob Marley. C’est donc très naturellement que les premiers rastas blancs ont fait leur apparition, partageant profondément les valeurs de liberté et d’unité que prône le mouvement rastafari.
a) L’apparition des rastas blancs
Grâce à la musique reggae, qui est devenue populaire dans les années 60 et 70, le monde s’est familiarisé avec ce genre musical, ses icônes à l’instar de Bob Marley, mais aussi la culture Jamaïcaine. À ce propos les idées et croyances du pays se sont exportées à la jeunesse de l’époque, notamment en ce qui concerne le rastafarisme. De nombreux jeunes aux États-Unis, en Europe et en Asie ont rejoint le mouvement et ont adopté ce mode de vie. La jeunesse européenne en général et britannique en particulier, a été grandement influencée surtout après le concert de Bob Marley en Angleterre. Les pays d’Europe ont vu apparaître des têtes de blancs coiffées de tresses rasta et de dreadlocks.
b) Le Rastafari blanc incompris, parfois méprisé
La période glorieuse du rastafarisme était dans les années 70, avec l’engouement des Européens pour cette philosophie. Plusieurs adoptent avec passion tous les codes et symboles rastafari nécessaires afin de devenir rasta. Ces derniers sont généralement issus des classes moyennes et sont subjugués par le reggae et la culture rasta. Ce sont des jeunes passionnés qui portent une coiffure douteuse, selon la perception de la société. Il arrive souvent qu’ils soient sujets à des spéculations voire à de l’animosité de la part de leur entourage. Ils ont du mal à se faire accepter pour la simple raison que leur code esthétique est différent et qu’ils croient en Jah. Le rejet peut débuter à la maison, avec les parents qui ne comprennent pas cette croyance ou cette philosophie et il s’étend à l’école, puis au travail. Être un rasta blanc s’avère ne pas être si facile qu’il y parait. Piètre copie pour certains, marginaux pour d’autres ou encore complexe identitaire, il y va bon train de critiquer ces personnes souhaitant simplement vivre leur vie comme ils l’entendent, en paix.
Malgré le recul constaté du nombre de rastas blancs par rapport aux années 70, il existe toujours des adeptes qui défendent leur style de vie et leur foi, en appréciant la musique reggae et en restant en contact avec d’autres rastas.
c) Question de foi rasta, de valeurs et de mode de vie
Les rastas blancs, au même titre que les rastafaris noirs, croient en Jah et perçoivent Hailé Sélassié comme le roi des rois. Ils écoutent les tubes reggae les plus roots et utilisent le langage commun à leurs homologues de par le monde. Il ne faut pas être surpris d’entendre certains adopter un accent jamaïcain en parlant français ou anglais. À cela s’ajoute bien entendu l’application de tous les codes et rituels qui leur sont chers. Autant de points qui définissent leur identité et leur appartenance au mouvement rasta.
Malgré tout, beaucoup de ces rastaman se sentent marginalisés. Ils vivent une existence paradoxale où chacun aspire à être reconnu et accepté dans son environnement et pourtant, ils doivent lutter pour revendiquer leur droit d’exister librement. Il faut dire qu’ils subissent une forte pression sociale, encore plus lorsqu’ils sont en groupe. Leur présence peut gêner et ils sont rapidement considérés comme des marginaux.
Ce qui accentue leur isolement est que la musique « new-school » jamaïcaine n’inspire plus la paix comme jadis. D’ailleurs plusieurs morceaux utilisent des paroles violentes illustrant le racisme anti- blanc et même de l’homophobie. On est loin du reggae roots qui est devenu une légende dépassée et folklorique pour certains. Bien heureusement, cela concerne une minorité. Mais c’est déjà de trop.
Même les dreadlocks ne sont plus aussi présentes qu’auparavant. De nos jours, il est possible de s’acheter un bonnet avec de fausses dreads cousues, pour avoir l’air d’un pseudo rasta. Choses qui ternissent l’image de ce mouvement et de sa philosophie.
3- Une crise culturelle ou sociale?
Que de fois les rastas blancs ont été l’objet de moqueries et de méchancetés gratuites. Critiqués pour leur coiffure, leur look, leurs vêtements rasta et leurs accessoires. Certains vont jusqu’à prendre des photos pour la commenter méchamment sur les réseaux sociaux. Le rasta blanc devient la cible à démonter sans trop penser à mal. Sur twitter et autres réseaux sociaux, ce comportement est devenu à la mode, en lançant des critiques et en crachant du venin.
Personne n’échappe à ce traitement y compris Zach Poitra. Cet humoriste canadien s’est fait virer de la programmation d’une salle à cause de ses dreads. Cette coiffure, qui est un symbole rasta, était un privilège dans les années 70 et même 80. À cette époque, le port d’une telle coiffure par des blancs était signe de multiculturalisme progressiste. Mais de nos jours on refuse au rasta blanc son droit de liberté capillaire et culturelle.
⚠️ Il est primordial de rappeler que la culture, la philosophie ou la croyance rastafari est basée sur des valeurs comme la liberté et l’unicité. Tout le monde est libre d’adopter un style ou un look et de faire partie d’une communauté unie et solidaire. C’est l’esprit des rastafaris qui croient à Zion la terre promise, et toutes les autres valeurs nobles telle que la solidarité le partage et le droit à la différence. Celles-ci sont dénigrées encore une fois par la société occidentale.⚠️
Amis rastas, comme le disait si bien la légende du reggae Bob Marley :
4- Un monde pour tous les rastas
Tu l’auras compris, le sujet fait toujours débat selon les différents points de vu des gens. Le plus important est que pour toi, en respectant les préceptes du mouvement rastafari, tu acceptes tout le monde et que tu les considères comme tes frères. Quelle que soit leur couleur de peau ou leurs origines.
Tu sais donc maintenant que les premiers rastas blancs ont vu le jour dans les années 70 grâce à la propagation de la culture reggae roots en Europe. Tu es également au courant que pour certains d’entre eux, ce n’est pas toujours très simple non plus, et qu’ils mènent leur propre combat. Et enfin, tu sais qu’il est bien naturellement possible d’être un rasta blanc selon les concepts idéologiques fondateurs du mouvement rasta.
Continue le combat face aux injustices sociales et raciales au quotidien afin de toujours prôner la solidarité et l’égalité. Pour cela, les vêtements que tu portes ont parfois plus d’impact que les actes ou les paroles. C’est pour cette raison que nous te conseillons ce magnifique T-Shirt reprenant ces deux fameux mots internationalement connus et respectés. N’hésite plus, devient fier de ton amour pour le rastafarisme.
Découvre-le de suite en cliquant sur l’image ci-dessous :